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    HISTOIRE DU TAIJÏ QUAN 

     

    Histoire du Tai Chi Chuan et du style Yang

    Zhang San Feng
    (960-1127) 
    (1247,1279) sont indiquées dans différentes sources comme année de naissance)

     

     « Un jour que l’ermite Zhang San Feng était à la fenêtre de sa hutte sur le mont Wudang, son attention fut attirée par le cri étrange d’un oiseau. Se penchant, il vit une pie effrayée descendre d’un arbre au pied duquel se trouvait un serpent. Un duel s’en suivit, et la pie fut vaincue par le serpent, ce dernier combattant en souplesse et avec des déplacements curvilignes. Zhang San Feng comprît alors la suprématie de la souplesse sur la rigidité, l’importance de l’alternance du Yin-Yang et d’autres conceptions qui ont formé la base du TaïJi Quan. C’est à la suite de cet incident qu’il élabora le Taïji Quan.

     

    Pour tous pratiquants et pour les enseignants du Tai Chi Chuan du style Yang ou d'autres styles, il est important d'étudier son histoire, pour comprendre en fin de compte que ce n'est pas la guéguerre concernant telle ou telle forme qui serait selon l'une ou l'autre la meilleure, la seule originelle, martiale ou non-martiale.
    Tous les styles et formes sont intéressantes. Attachez-vous à étudier la forme de votre choix, sachant qu'il vous faudra au moins 20 ans pour en maîtriser toute la subtilité. De longs bavardages vous feront gaspiller votre énergie, seule la pratique est bénéfique.

     

    En tant que pratiquant du style Yang, vous verrez sans doute d'autres écoles se réclamant du style Yang et qui diffèreront de ce que vous avez appris. Cela pourra vous faire douter sur la réelle forme juste, sachez qu'il n'existe pas une seule forme juste. L'histoire de cet art martial pourra vous aider à comprendre le pourquoi de ces divergences.

    Du point de vue historique, la création du Tai Chi Chuan a été établie sur la base de la théorie du Yin/Yang, ainsi que sur la manière dont le Yin et le Yang découlent du Wuji (sans extrémité).

    La théorie fut exprimée pour la première fois dans le Yi jing (livre des transformations ou mutations), aux environs de l'an 1122 av. J.-C. Cela nous laisse penser que les théories sur lesquelles sont fondées le Tai Chi Chuan remontent à plus de trois mille ans. Ce que l'histoire ne dit pas, c'est comment fut crée le Tai Chi Chuan à partir de ces théories. Avec les rares documents existants, il est néanmoins possible de recomposer certains éléments de l'histoire et de la création du Tai Chi Chuan. Loin de moi, la prétention de connaître l'histoire véridique du Tai Chi Chuan, néanmoins il ne coûte rien de la rechercher humblement.

     

    Il y a quatre théories importantes concernant la naissance et l'émergence du Tai Chi Chuan.

     

    La plus populaire raconte que Zhang San-Feng, un moine taoïste qui durant la dynastie Yuan (1279-1368) aurait reçu et appris la technique du Tai Chi lors d'un rêve.

    Une deuxième théorie prétend que durant la dynastie Tang (618-907) se développa des Arts martiaux, ceci à partir de 4 écoles : l'école Hsu, Yu, Ch'en et Yin.

    Une troisième théorie dit que la famille Chen de ChenJia Gou de la province du Henan, durant la dynastie Ming (1368-1654), aurait inventé et développé le Tai Chi Chuan.

    La quatrième et la plus plausible théorie témoigne que le fondateur et créateur est inconnu, mais que un certain Wang Tsung-Yueh, auteur du Taï Chi Chuan jing ("Canon du Tai Chi Chuan"), de la province du Shansi, aurait développé le Tai Chi Chuan et l'introduisit dans la province du Honan pendant le gouvernement de Ch'ien-lung (1736-1795). Selon cette dernière théorie, Wang Tsung-Yueh a vu lors d'un de ces voyages à Chen Jia Gou dans le Wen-hsien (province du Henan), une forme de boxe à mains nues qui se nommaient Pao Ch'ui. Il aurait ensuite transformer cette boxe en un Tai Chi plus doux et transmis le Tai Chi Chuan au Village de Chen Jia Gou où Chen Changxing l'a enseigné à Yang Lu Chan.

    Bien plus tard, à Chen Jia Gou, le tai chi fut partager en style « nouveau » et « ancien ». Ch'en Ch'ang-hsing pour l'ancien style et Ch'en Yu-pen représenta le style « nouveau ».

    Chen Changxing, un grand maître du style ancien fut engagé par un pharmacien du village de Yung Lien Hsien (province du Hopei), pour qu'il enseigne le Tai Chi à ses enfants. Yang Lu-ch'an, un employé du pharmacien apprit en observant en cachette les cours de Ch'en Ch'ang-hsing et après avoir été découvert, il fût accepter par Chen Ch'ang-Hsing qui lui enseigna le Tai Chi et il devint son meilleur élève en maîtrisant rapidement tous les aspects du Tai Chi. Ensuite, bien plus tard, Yang Lu'chan partit pour Pekin, le chef-lieu de la dynastie Ch'ing ou il enseigna et forma la garde impériale au Tai Chi.

    La création du Tai Chi Chuan est aussi généralement attribuée à Zhang San Feng, ceci durant l'ére Song Hui Zong (+- 1101). Certaines techniques partageant les mêmes principes de base existaient déjà sous la dynastie des Liang (502-557). Elles étaient enseignées par Hang Gong-Yue , Cheng Ling-Xi et Cheng Bi.

    Par la suite, sous la dynastie Tang (618-907), on découvre que Xu Xuang-Ping, Li Dao-Zi, et Yin Li-Peng enseignaient des techniques martiales similaires.

    Ces techniques portaient les noms de « Trente sept postures » (San Shi Qi Shi ), « Techniques du Ciel postérieur » (Hou Tian Fa) et « Neuf petits paradis » (Xiao Jiu Tian), cette dernière ne comptait que 17 postures. Néanmoins, l'exactitude de ces écrits peut être contestée, l'auteur et la date de la création du Tai Chi Chuan reste malgré tout incertaine mais nombre de sources officielles mentionnent Zhang San Feng.

    Une chronique Nan Lei Wang Zheng Nan Mu Zhi Ming nous dit que « Zhang San Feng sous la dynastie Song, était un taoïste de l'école du Mont Wudang ».

    Dans l'histoire des Ming, Ming Shi Fang Ji Zhuan nous indique que « Zhang San Feng, du comté de Liao Dong Yi, que l'on nommait Quan-Yi ou Jun Bao, était surnommé San-Feng et qu'il portait aussi le surnom de Zhang La-Ta (Chang le négligé) parce qu'il n'était pas soigné, ni propre. Grand et fort, taillé comme une tortue et avait le dos comme une grue. Il avait de grandes oreilles et des yeux ronds ; sa barbe était longue comme un pompom de lance. On dit qu'été comme hiver, il ne portait qu'une robe de moine. Il pouvait manger une grande quantité de nourriture, ou jeûner des jours, des semaines, voire des mois. Il était capable de voyager sur des milliers de kilomètres. Il aimait se divertir avec les gens, mais se comportait comme s'il était seul au monde. Il avait l'habitude d'emmener ses élèves sur le Mont Wudang. Il vivait là dans une chaumière qu'il avait construite.*

    Après Zhang San Feng, il y eu Wang Zong Yue de la province de Shaanxi, Chen Tong-Zhou dans le comté de Wen, Zhang Song-Xi à Hai Yan, Ye Ji-Mei de Si Ming, Wang Zong Yue à Shan You et Jian Fa à Hebei. Les techniques du Tai Chi Chuan furent transmises et divisées en deux styles majeurs, celui du Nord et du Sud. Ensuite, Jian Fa transmit à la famille Chen, à Chen Jia Gou dans le comté de Hai Qing dans la province du Henan. Le Tai Chi Chuan a ensuite été transmis pendant quatorze générations, et divisé en styles anciens et nouveaux. Cheng Chang-Xing fut le dépositaire du style ancien et perpétua celui-ci et ensuite le transmis à son fils Geng Yun, ainsi qu'à certains de sa proche famille tels que Chen Huai-Yuan et Chen Hua-Mei, et également en dehors de sa famille notamment à Yang Lu Chan et Li Bo-Kui tous deux originaires de la province du Hebei. Le style ancien portait le nom d' Ancienne forme des Treizes postures (Shi San Shi Lao Jia).

    Ensuite, Yang Lu Chan transmis son savoir à ses deux fils, Yang Ban Hou et Yang Jian Hou qui l'enseigna à son tour à ses fils, Yang Shao-Hou et Yang Cheng Fu. Cette branche est appelée l'école Yang.

    De son côté, Wu Quan-Hou formé par Yang Ban-Hou fonda l'école Wu.

    Le style nouveau de Chen You-Ben fut transmis à Chen Qing-Ping qui crea lui-même le style Zhao Bao du Tai Chi Chuan.

    Wù Yu Rang étudia le style ancien avec Yang Lu Chan et le style nouveau avec Chen Qing-Ping, pour ensuite crée le style Wù (Wuu).

    Li Yi-Yu élève de cette école Wù, créa le style Li, qui fut étudié par Hao Wei-Zhen qui créa le style Hao. Sun Lu-Tang, élève de l'école Hao créa le style Sun.

    Tous ces styles sont aujourd'hui très répandus en Chine et en Asie du Sud-Est. Le style Yang est le plus populaire et répandu dans le monde.

     

    Style Chenmouvements en spirale, alternance du lent et du rapide ; souples à l'extérieur et forts à l'intérieur, positions basses

    Chen Xin, le lettré de la famille Chen

    Chen Xin (1849-1929), descendant de la famille Chen, qui se transmettait oralement la tradition du Taï Ji Quan depuis des générations, décida de fixer par écrit les principes et mouvements de Taî Ji quan de style Chen, afin de laisser un document authentique pour les générations futures. La rédaction de son ouvrage (Taï Ji Quan de l'école Chen) lui prit douze années, et fut achevée en 1919. Le livre fut publié en 1933.

    Citons également Chen fa Ke (1887-1957) et Chen Pin San (1846-1929) qui contibuèrent grandement à l'essor du style chen de Taî Ji quan.



    Style Yang
    mouvements fluides et légers, de grande amplitude. Prédominance des cercles verticaux ; déplacement au sol linéaires, position hautes.

    Yang Lu Chan, le fondateur de l'école Yang

    Né dans la province du Heibei (1799-1872), il pratiqua très jeune les arts martiaux. Il se fit engager comme domestique chez Chen Chang Xsing afin de pouvoir secrètement observer l'entraînement de la famille, un jour, il fût découvert et vu sa compétence, il fut accepté comme disciple, sous la férule de Chen Chang Xsing (1771-1853), tellement ses capacités et sa volonté d'apprentissage étaient grandes. Après avoir quitté la famille Chen, Yang Lu Chan s'installa à Pékin, où sa réputation de combattant hors pair se développa. Il eut parmi ses élèves de nombreuses personnalités de la cour impériale des Qing, ce qui le conduisit à adapter les formes originelles du Taï ji quan pour qu'elle puissent convenir à des personnes plus soucieuses de leur santé que de leur performances (positions plus hautes, moins de spirales, ect...). De ses trois fils –le plus célèbre fut Yang Jian hou (1839-1936), ceux-ci continuèrent l'adaptation des mouvements au plus grand nombre, et son petit-fils Yang chen Fu (1883-1936) codifia l'héritage de la forme de style Yang que nous connaissons actuellement, et qui est la plus enseignée au monde. Elle accentue davantage l'aspect thérapeutique sans toutefois en écarter totalement le côté martial.

     

    Style Sun petites positions, mouvements vifs et légers. Grande mobilité dans les déplacements (empruntés au Xing Yi Quan) prédominance des cercles horizontaux.

    Sun lu Tang, le créateur du style Sun

    Né dans la province de Heibei, Sun Lu Tang (1861-1932) étudia d'abord le Xing Yi Quan et le Bagua Zhang. En 1912, il rencontra Hao He à Pékin. Celui-ci lui enseigna le style Wou. Surnommé « Maître des trois paumes », ayant atteint une maîtrise dans les trois arts internes majeurs chinois (Xing Yi Quan, Bagua Zhang et Taï Ji Quan), Sun Lu Tang codifia son style à la fin de sa vie.
     
     

    Style Wu : tronc légèrement penché en avant, prédominance des cercles horizontaux. Mouvements très proches de ceux du style Yang, mais plus courts.

    Wu Jian Quan, fondateur de l'école WU

    Wu Jian Quan (1870-1943), natif de la province de Heibei, apprit le taï Ji quan de style Yang par son père, élève de Yan Lu Chan et de son second fils. En 1935, il fonda sa propre école, qui connaît une grande popularité, notamment à Hong-Kong, Taïwan, Shangai, et dans les communautés chinoises de Singapour et du Brésil.

     

    Une dernière version de Kyôji Kasao, chercheur dans les domaines des arts martiaux chinois et auteur d'un ouvrage "Chûgoku Bujutsu-shi Taïkan" ("vision globale sur les arts martiaux chinois") (Editions Fukushôdô, Tokyo, 1994)*. Après avoir examiné minutieusement l'origine du terme "taï chi chuan"; Il affirme qu'aucune de ces versions n'est fondée.

     

    1. Il n'existe aucun art de combat appelé "Tai Chi Chuan"avant que Yang Lu Chan n'ait répandu son art martial à Pékin vers 1870-1880. L'art martial transmis par Cheng Chanxing à Yang Lu Chan dans le village de Chen Jia Gou  diffère aussi dans le mode d'éxécution technique que pour la philosophie de l'art martial. L'art martial de Chen Jia Gou était constitué de techniques et de mouvements rapides et puissants, tantôt piétinant avec puissance, tantôt en sautant haut en l'air. Il diffère donc et est très différent de l'image actuelle du Tai Chi Chuan que l'on éxécute avec lenteur et en souplesse. L'art martial du village de Chen que Yang Lu Chan a étudié était un art martial du courant du Nord de la Chine, un des courants de Shaolin chuan qu'on appelait tantôt toutào shi tantôt shisan shi.

    2. Wang Songyué est considéré comme l'auteur du Tai Chi Chuan jing, texte fondamental du tai chi chuan. Ce texte était originellement une partie d'un autre texte, intitulé Yinfu qiangpu, sur la pensée fondamentale de l'art stratégique de la lance Yinfu. Dans ce texte on trouve les deux idéogrammes tai et chi mais le terme tai chi chuan n'y figure pas. Dans Yinfu qiangpu, Wang Zongyué développe une pensée stratégique par correspondance avec le principe universel et explique sa conception des arts martiaux en s'appuyant sur la philosophie du tai chi.

    3. Mr K. Kasao pense que Wu Yuxiang, un des premiers élèves de Yang Lu Chan, trouva que texte exprimait parfaitement la subtilité de l'art martial qu'enseignait son maître. Il sélectionna la partie la plus importante de ce texte en y ajoutant le terme Taï-Chi-Chuan, le nomma taï chi chuan jing, et rendit hommage à Wang Zongyué. C'est là qu'est apparue une fausse interprétation selon laquelle Wang Zongyué a fondé le taï chi chuan et qu'il a transmis au village Chen Jia Gou.

    Yang Lu Chan a élaboré et développé de manière personnelle l'art martial qu'il avait appris à Chen Jia Gou. Sa technique s'est appuyée sur la philosophie de Wang Zongyué. C'est pourquoi selon Mr K. Kasao, l'idée et la pratique du Taï Chi Chuan à part entière sont nées vers 1870 avec l'art de Yang Lu Chan.

    Je vous invite à lire les excellents ouvrages référencés ci dessous où vous découvrirez une mine d'informations sur l'historique et les origines de Taï Chi Chuan.

     Bonne lecture et bonne pratique!!!

     

    Sources:

    *Kenji Tokitsu - Taï Chi Chuan - Origines et puissances d'un art martial - Editions Désiris

    *Dr Yang Jwing Ming – Le style Yang – Enseignement approfondi de la forme classique – Editions Budo

    * La transmission du Taiji Quan - De l'art traditionnel aux pratiques modernes - José Carmona - Editions Vega

     


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    La lignée de Yang Lu chan

    Yang Lu Chan
    (1799-1872)
    Fondateur du style Yang 

     

    Le style de Yang Lu Chan (1799-1872) est très vaste, Yang Lu Chan forma ses fils Yang Ban-Hou (1837-1892) et Yang Jian Hou (1839-1917) qui initia et forma Yang Cheng Fu (1883-1936), qui initia son fils Yang Sau Chung qui étudia dès l'âge de huit ans avec son père et qui fonda son école à Hong-Kong en 1949 jusqu'à sa mort en 1985. Il forma lui-même 3 disciples, Ip Tai Tak (1929-2004), (représentant–Asie), décédé en 2004, ensuite Me Ding Teah Chean, plus connu sous le nom de John Ding (1951-), son fils lui succéda. Me Chu Gin Soon fonda son école "The Gin Soon Tai Chi Club" en 1969, avec la permission du Grand Maïtre Yang Sau Chung, pour propager le Style Yang en Amérique du Nord (Boston). C'est la plus ancienne école enseignant le style Yang dans la grande région de Boston, et (sous réserve de vérification) Me Chu King Hung, fondateur? et représentant ITCCA-Europe).

    Le choix d'un style ou l'autre engendrent beaucoup de polémiques concernant l'aspect martial ou l'aspect santé, originel ou non du Tai Chi Chuan du style Yang. Me Chu King Hung a été souvent et à tort, contesté à ce sujet. L'aspect martial chez lui n'est certes pas primordial, mais néanmoins bien présent. Pour Me Chu King Hung et comme le faisait Yang Chen Fu avant lui, il privilégie plutôt le coté santé sans pour cela négligé le côté martial, qui est enseigné notamment par la poussée des Mains (Tui Shou) et par la forme de combat (fighting form) et le Da Loi qui sont les applications martiales en mouvement.

    Tout dépend de votre recherche et de votre choix, soit la voie martiale, soit la voie de la santé, ou les deux, à vous de choisir mais arrêtons d'opposer ces deux voies, il n'y a pas de mauvais ou de bon Tai Chi Chuan, seul la pratique compte, le reste n'est que bavardages et une perte d'énergie.

    A vous de rechercher et de choisir le style et la voie qui vous convient.

    Découvrons à présent l'histoire de la lignée du style Yang, celle-ci ne se veut pas complète et loin de moi de prétendre connaître toute l'histoire du style Yang aussi vos suggestions constructives et vérifiées seront toujours les bienvenues. N'hésitez pas à me communiquer celles-ci via mon courriel : bernarditaichi7@gmail.com.be. Par avance, soyez en remerciés. 

     

    La Lignée du style Yang
      

    Le Tao

    YANG Lu Chan, 1799-1872, fondateur du style Yang, père de ..
     

    Le Tao

    YANG Ban hou 1837-1892, 2ème génération - fils de Yang Lu Chan, frère de...

    Le Tao

    YANG Jian Hou, 1839-1917, 2ème génération - 3ème fils de Yang Lu Chan, père de ...

     

    Le Tao


    YANG Cheng Fu, 1883-1936, 3ème génération - actualise la forme, père de ...

     

    Le Tao


    YANG Sau Chung, 1909-1985, 4éme génération - fonde en 1949 son école à Hong-Kong, ensuite adopte ...(sous réserve de vérification)
     

    La lignée de Yang Lu chan

    IP TAI TAK - 1er disciple de Yang Sau Chung 1949-2004
    et son 1er disciple Me John Ding
     

    La lignée de Yang Lu chan

    Me Ding Teah Chean (John Ding) 1er disciple de Me IP TAI TAK depuis 1998.

     

    Le Qi Gong de l'Hiver

    Chu Gin Soon 1934- , 2ème disciple de Yang Sau Chung

     

    Le Tao

    Me Chu King Hung, 1945- 3ème disciple (sous réserve) de Yang Sau Chung. Il aurait crée l'ITCCA en Europe, à Londres en ?.

     

    La tradition familiale dit que le fondateur du style Yang, le grand Maître Yang Lu-Chan s'introduit dans l'entourage de Maître Chen Chang-Hsing (1771-1853) en tant que serviteur, après avoir vainement tenté d'entrer dans l'école. En cachette, il observa la nuit, les leçons du Maître et s'entraîna seul. Un jour, le Maître le découvrit perché dans un arbre et lui demanda de pratiquer le Tui Chu (sorte de combat ludique) contre ses élèves. Yang Lu-Chan les battit tous. Maître Chen fut impressionné et l'accepta comme élève. Plus tard, Yang Lu-Chan voyagea à travers la Chine, se présenta dans les salles d'entraînement pour les arts martiaux ainsi que dans tous les cloîtres et sortit vainqueur de tous les combats. Comme il ne se servait que de son énergie et non pas de sa force musculaire, il ne devait pas vraiment lutter. C'est pour cela que l'on le surnommait «Yang l'invincible, celui qui ne lutte pas». Son aptitude à se servir de son énergie était tellement grande qu'un contact léger suffisait pour projeter ses adversaires sur des distances de plusieurs mètres, sans les blesser pour autant. Pour ses facultés extraordinaires, il fut appelé à la cour impériale pour enseigner la famille de l'empereur et leurs proches. Celui-ci et sa famille, cependant, étaient des Mandchous, donc pas des Chinois et Yang Lu-Chang ne voulut pas révéler les secrets du Tai Chi Chuan. C'est pour cela qu'il transforma le Tai Chi en une sorte de gymnastique formelle en supprimant les principes internes conduisant à une compréhension plus profonde du Tai Chi. Il ne transmit le Tai Chi authentique que dans sa famille.

    Ses deux fils, Yang Jian-Hou (1839-1917) et Yang Ban-Hou (1837-1892) perpétuèrent sa tradition.

    Le représentant de la troisième génération, Yang Chen-Fu – Maître très célèbre à son époque – fut le premier à enseigner le Tai Chi dans les parcs publics. Il voyagea beaucoup en Chine pour répandre son enseignement. Quelques uns seulement parmi ses élèves furent introduits avec plus ou moins de précision dans les secrets du style familial.

    Son fils aîné, Yang Sau Chung reprend en quatrième génération l'héritage de son père, il commença à apprendre le Tai Chi à l'âge de huit ans et devint rapidement l'assistant de son père Me Yang Chen Fu dont il reçut tous les secrets. A l'âge de 14 ans il enseignait déjà sous sa conduite. A 19 ans, il était employé comme instructeur dans de nombreuses provinces de Chine. Il a habité à Canton jusqu' à la prise de pouvoir des communistes en 1949, puis il vécut à Hong Kong et fonda en 1971, l'International Tai Chi Chuan Association (ITCCA) ayant pour but de répandre le style Yang, en adoptant le terme de "Original Yang Style" pour différencier son école issue de la transmission familiale authentique. Ce style familial se distingue fortement du Tai Chi public qui est aussi le plus pratiqué en Chine.

    Maître Chu King-Hung fut (sous réserve) le troisième et dernier disciple de Maître Yang Sau Chung, formé de manière complète dans la tradition du style Yang Originel. Depuis 1973, Maître Chu vécut à Londres et ensuite en Sardaigne. En tant que représentant de l'ITCCA en Europe. Il enseigne dans de nombreux pays européens.

    Leonardo Bernardi© (uniquement pour usage personnel)

     


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    Comment Yang Lu Chan étudia-Il l'Art du Tai Chi Chuan ?

     

    Ch'en Chang hsing
    (1771-1853)
    Fondateur du style Chen

     
     


    Il y a beaucoup de variations sur l'histoire de savoir comment Yang Lu Chan a étudié le Tai Chi Chuan avec Me Chen Chang Hsin.

    On sait que Yang Lu Chan est né pauvre et était fils de fermier. Il aimait les Arts martiaux et il étudia tout d'abord le Shaolin Hung Quan avec un boxeur local et se forgea une bonne fondation martiale. Un jour qu'il passait devant la Pharmacie Tai He Tang tenue par Chen De Hu, un membre de la famille Chen de la province du Henan, il fut le témoin d'une altercation entre un assistant (qui appartenait à la famille Chen) de la pharmacie et un client récalcitrant. Le client attaqua l'assistant qui l'envoya avec douceur voler hors de la pharmacie, sans user de réelle force musculaire. Yang Lu Chan n'avait jamais vu une tel riposte sans efforts et il s'informa auprès de Chen De Hu, pour savoir où il pouvait étudier cet art martial supérieur.


    Chen De Hu ne disposait pas de beaucoup d'informations mais il lui offrit de le recommander auprès de Chen Chang Xin, un grand maître d'Arts martiaux du Village de Chen. La famille Chen protégeait jalousement leurs Arts Martiaux à cette époque, seuls les membres de la famille bénéficiaient de l'enseignement. Chen De Hu le recommanda par une lettre à Chen Chang Xin, de prendre Yang Lu Chan comme un serviteur et ainsi qu'il puisse apprendre les arts martiaux de la famille Chen.

    Yang Lu Chan se rendit au village Chen et travailla, gagnant son logement et son couvert en espérant étudier les Arts martiaux avec Cheng Chang Xin. Yang Lu Chan étant étranger à la famille, il lui fut formellement interdit de se rendre dans la cour d'entraînement. Yang trouva cela étrange mais s'y résigna sans comprendre réellement.. Par une nuit chaude et humide, Yang ne pouvant dormir, il se leva pour faire une promenade pour se rafraîchir. Arrivant près de la maison de Chen, il entendit d'étranges sons « ha » et « hen » venant de la cour d'entraînement. Ne pouvant y entrer, il fit le tour du mur entourant la cour et remarqua un petit trou dans le mur, assez large pour observer ce qui se passait à l'intérieur de la cour .

    IL vit Chen Chang Xin enseigné des arts martiaux et des techniques de respiration à un groupe d'élèves. Très excité, Yang observa attentivement et reproduisit ce qu'il voyait chaque fois qu'il en avait l'occasion et le temps. Ceci se déroula pendant un certain temps. Comme serviteur, Yang Lu Chan s'intégra petit à petit aux membres de la famille Chen et fût traiter ensuite comme un membre à part entière de la famille.

    Un jour, des élèves de Chen pratiquaient et faisaient visiblement des erreurs. Yang les corrigea sans s'apercevoir que le maître Chen Chang Xin l'observait discrètement. Chen Chang Xin fût surpris de voir que Yang connaissait son art et lui demanda de s'expliquer sur la façon dont il avait apprit. Alors Honnêtement, Yang expliqua au maître qu'il avait épier ses entraînements. Chen Chang Xin lui demanda de faire une démonstration de tout ce qu'il avait apprit.

    Suite à la démonstration de Yang Lu Chan, la maître s'aperçut que Yang avait apprit bien plus que ses propres étudiants et accepta Yang comme élève.

    Après plusieurs années, Yang Lu Chan retourna chez lui. Plusieurs boxeurs locaux voulurent tester son habileté vu qu'il avait étudié pendant plusieurs années dans le village de Chen. Il essuya plusieurs défaites et fût déçu. Mais ne se laissant pas décourager, il retourna pour une seconde fois au Village de Chen pour étudier plus intensivement.. Cheng Chang Xin voyant sa motivation lui enseigna l'Art plus profondément

    Après plusieurs années d'études, Yang retourna à nouveau dans son village de Yung Nien, à nouveau les boxeurs locaux voulurent se mesurer à lui. Cette fois, bien qu'il ne fût pas vaincu, il ne gagna pas aisément. Sentant qu'il restait des lacunes dans sa pratique, Yang Lu Chan retourna une troisième fois au village de Chen Chang Xin, il était impressionné de la persévérance de Yang et décida de lui enseigner tout son Art.. Mais avant de le faire, il voulait tester Yang. Lorsque Yang vint pour sa leçon . Maître Chen dormait. Yang s'asseya et patienta longtemps jusqu'au moment où Maître Chen s'éveilla et lui demanda de revenir le lendemain matin parce qu'il était trop fatigué pour lui enseigner. Quand Yang arriva le jour suivant, Maître Chen dormait toujours et la même réponse lui fût donnée. Ceci se passa durant plusieurs jours, le dernier jour, apparemment, Maître Chen dormait mais sa tête pendait inconfortablement d'un côté, Yang Lu Chan usant de ses deux mains, supporta la tête du Maître pour qu'il puisse dormir confortablement et resta difficilement ainsi jusqu'au réveil du Maître. Il lui demanda de revenir le lendemain matin. A son arrivée le jour suivant, le Maître parfaitement éveillé le félicita et commença à lui enseigner tout son Art.

    Après 3 ans d'études, Chen lui dit qu'il lui avait apprit tout ce qu'il y avait à apprendre sur l'Art et qu'il pouvait retourner dans son village et qu'il n'aurait plus aucunes défaites. Yang retourna à Yung Nien pour y enseigner les Arts martiaux. Son habileté était si grande qu'Il n'essuya plus aucune défaites. Son art était si doux et fait d'esquives que les gens l'appelait « mien quan », « la boxe cotonneuse « ou « Hua quan » « la boxe neutralisante ». Dans tous ses combats, Yang Lu Chan ne blessa personne. Il voyagea beaucoup, testant son habilité et se faisant beaucoup d'amis boxeurs. Plusieurs années plus tard, quand Yang arriva à un age moyen, il fût sollicité et recommandé par un de ses anciens étudiants Wu Yu Xiang (qui fonda par la suite la forme Wu Yu Xiang) à la cour impériale pour y enseigner son art
.

    A la cour impériale, il fût testé plusieurs fois sans essuyer de défaites. Il y reçu le titre de « Yang l'invincible ». Il fut l'instructeur du bataillon Shen Ji de la garde impériale et y initia la cour. Il fut également appelé « Ba Yeh » (Eight lords) parce qu'il enseigna son Art à 8 princes de la cour.

    Yang avait 3 fils, l'aîné décéda précocement. Yang Ban Hou et Yang Jian Hou étudièrent tous deux sous la férule de leur illustre père, qui était très exigeant et sévère. L'entraînement était si dur que Yang Ban Hou tenta de se suicider et que son frère Yang Jian Hou fugua plusieurs fois et fut même tenter de devenir moine.

    Yang Ban Hou était artiste martial exceptionnel. Il reçut également le titre de « Yang l'Invincible » restant néanmoins le second après son père. Yang Jian Hou n'était pas aussi habile que son frère et n'atteignit le degré d'habileté que plus tard, après une longue pratique et il atteignit ensuite le plus haut niveau du Tai Chi mélangeant le dur et le doux à un très haut niveau. Yang Lu Chan et ses deux fils enseignèrent à la cour impériale, leur forme était identique. Plus tard, certains changements intervinrent dans la forme, mais nous en reparlerons plus tard.


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