• Comment bien pratiquer le Taiji?

     par Yaron Seidman


     

    Pour bien pratiquer le Taiji, nous devons comprendre entièrement la théorie derrière le Wuji/Taiji, et déplacer notre corps, nos bras et nos jambes sous les auspices de ses principes. En poursuivant une pratique longtemps et de manière appliquée, le pratiquant atteindra l’accomplissement.

     

    Taiji est né de Wuji, il est la mère du Yin et du Yang. Le concept de Wuji implique le paradigme suivant : "sans forme ou image, ni son ou odeur, complètement vide dans le chaos originel, une chose n’existe pas encore et cependant elle contient en potentialité la myriade des choses à venir".

     

    Depuis Wuji apparaît alors l’incarnation ; le Taiji étant ainsi créé. Wuji commence à se mouvoir et immédiatement c’est Taiji. Lorsque Taiji se forme, il s’est déjà divisé en Yin et Yang. Le Mouvement et l’Immobilité sont Yin et Yang, Yin et Yang sont Taiji.

     

    Lorsque l’on explique le concept de Taiji, celui-ci s’étend à tout phénomène. Dans une perspective plus vaste, il comprend l’univers entier avec ses nombreux principes, sur le plan microcosmique il se reflète dans le corps humain.

     

    Les anciens philosophes expliquèrent la forme sans substance de Taiji comme une énorme sphère ronde, à l’intérieur de laquelle le Yin et le Yang sont en rotation constante, s’harmonisant mutuellement et se contrôlant l’un l’autre, donnant naissance à la myriade des choses. Les anciens sages mirent par écrit ce concept sous la forme d’une image, qui fut transmise jusqu’à notre époque moderne. Elle est connue sous le nom de Taiji Tu (le symbole du Yin et du Yang - d’un poisson blanc et d’un noir).

     

    Pour donner une image, une analogie de la théorie de Wuji/Taiji pour décrire le corps humain, on compare le corps humain à un Taiji miniature. Dans cette miniature de Taiji, le Yin et le Yang sont respectivement représentés par les Reins et le Cœur. Le Cœur qui correspond au Feu et situé dans la partie supérieure du corps qui est Yang, les Reins correspondent à l’eau et se situent dans la partie inférieure du corps, qui est Yin. Lors de la pratique de Taijiquan vous "gravissez" la descente du feu du cœur et l’ascension de l’eau des Reins. Ainsi, le Cœur et les Reins interagissent, l’eau et le feu son régulés, le Yin et le Yang sont en harmonie et aucune maladie ne peut envahir le corps.

     

    Dans l’univers, le Yin et le Yang se créent mutuellement sans cesse. Dans leur relation, le Yin et le Yang donnent naissance aux trois trésors. Les trois trésors sont le ciel, la terre et l’homme. Le ciel au-dessus, la terre au-dessous et l’homme qui réside entre les deux. Emprunter au concept des trois trésors permet d’illustrer l’incarnation des trois dans le corps humain : l’Essence, le Qi (énergie) et l’Esprit. Lorsque l’Essence est ample, le Qi est souple et l’Esprit rassemblé, c’est un état de santé. L’Essence, le Qi et l’Esprit résident dans les trois Dan Tian (centres d’énergie).

     

    Le Dan Tian supérieur est la porte céleste (au niveau de la couronne de la tête), le Dan Tian inférieur est la porte terrestre (entre les organes génitaux et l’anus), et le Dan Tian médian est la mer de Qi (juste sous le nombril). La porte céleste régit l’esprit, la porte terrestre emmagasine l’essence, et le Mer de Qi reçoit le Qi. L’Essence, le Qi et l’Esprit sont le fondement de la vie et l’origine de toute la création.

     

    Dans la pratique du Taijiquan, à un niveau où les mouvements sont ronds et pleins, le pratiquant amène son esprit vers la porte céleste et rend son corps léger comme une plume. Il condense son esprit vers la porte terrestre et devient lourd comme une montagne. Il fixe son esprit sur la Mer de Qi, atteignant là son centre primordial et s’unissant avec son Dao (d’état d’être lisse et sans obstructions).

     

    Dans la pratique du Taijiquan vous devez tout d’abord rechercher Wuji. Ceci est fondamental pour accroître votre pouvoir intérieur et votre talent.

     

    Un poème de Taijiquan déclare : "La pratique d’une forme doit débuter en premier avec Wuji. Le Yin et le Yang, l’Ouverture et la Fermeture doivent être recherchés avec sincérité."

     

    Avant de pratiquer une forme vous devez vous tenir debout dans la posture Wuji pendant un moment. La posture de Wuji calmera le coeur et l’esprit, un sentiment de vide entourera graduellement le pratiquant, jusqu’à ce que ses jambes atteignent un état de ressenti comme si elles n’étaient plus là. En suivant cette phase de vide et de calme, une étincelle est initiée dans la Mer de Qi (le Dan Tian médian), le Qi se meut et donne naissance au Taiji. A cette étape, le pratiquant doit pacifier le Qi et apaiser l’esprit, reconnaître sa voie harmonieuse et la mener comme si son existence était non existante, comme si elle était pleine et vide en même temps, en l’oubliant et en l’aidant simultanément. Dans la forme sans forme vous devez graduellement la ressentir et la suivre, ce qui avec le temps, accroîtra le pouvoir intérieur et le Qi. Les intentions et sentiments pénètrent tous comme un seul Qi, entrant graduellement dans le niveau suprême de talent. Les bénéfices de pratiquer la posture de Wuji sont en premier dans la quiétude qui nourrit la racine et l’origine, en second complète le Qi et l’esprit où le Qi est ample et le Dan Tian plein, en troisième dans l’union interne et externe qui en retour donne naissance à un pouvoir puissant, solide, et en quatrième le cœur et le corps à la fois sont calmes, le corps est dans un état spirituel, où la force Peng est manifestée, naturellement.

     

    En premier, tenez-vous debout dans la posture Wuji et puis seulement après, pratiquez le Taijiquan est le sens de "en premier recherchez Wuji, puis créez Taiji".

     

    Lors de la pratique de Taijiquan, vous devez prêter attention aux points suivants :

     

    1) En pratiquant une forme, le coeur mène le Qi, le Qi déplace le corps. Pas à pas, atteignez l’état d’être où l’on crée l’Essence qui se transforme en Qi, pratiquez le Qi pour le changer en Esprit et faites en sorte que l’Esprit retourne au Vide. Le Vide atteint ainsi le monde spirituel. Lorsque vous êtes capable d’examiner attentivement son caractère mystérieux, vous avez accompli un talent suprême.

     

    2) Lorsque vous utilisez la force (Jin), la dureté et la douceur doivent se compléter toutes deux, le Yin et le Yang pour chaque moitié. L’utilisation de la force en Taijiquan doit suivre ces principes de pouvoir intérieur. Vous ne devez pas devenir trop doux, ni excessivement dur. Dans trop de douceur il n’y a pas de pouvoir et le talent ne croîtra pas. Une dureté excessive ne peut nourrir le Qi et le sang. Ainsi, on peut dire que vous devez suivre l’harmonie du Yin et du Yang, du dur et du doux par moitié - accomplir le "pouvoir de Taiji".

     

    3) Le pratiquant ne doit pas utiliser de "Force Brutale". La "Force Brutale" signifie que les muscles du corps sont utilisés fortement et en tension à l’encontre de la force entrante de l’adversaire, d’une manière aveugle, sans lui ajouter ou lui soustraire, dans l’unique but de lui résister. En pratiquant le Taijiquan, vous devez éviter d’employer la "Force Brutale". Lorsque vous utilisez la "Force Brutale", le sang ne circule pas dans les vaisseaux sanguins, les os et les tendons ne peuvent se relâcher et s’étirer, au point que tout le corps est rigide et les membres perdent toute agilité. La "Force Brutale" et le "Qi Brutal" causent une stagnation, et celle-ci crée la maladie, même si cela n’est pas notable dans l’immédiat.En effet, la stagnation se produit d’abord, et seulement quelque temps après la maladie apparaît. Tout comme pour les poussées de mains, lorsque A emploie la "Force Brutale" et B utilise " Force de Taiji ", B gagnera toujours. Si les deux utilisent la "Force Brutale", le problème de "résistance"(Ding Jin) apparaît, et les caractéristiques du Taijiquan de coller, adhérer et suivre ne seront pas manifestées.

     

    4) La pratiquant ne doit pas pratiquer dans la colère. La colère rendra le pouvoir dur et cassable. Le Qi bloquera la poitrine et les poumons seront oppressés. Un bout d’un certain temps, cela donnera naissance à des problèmes de poitrine et des poumons.

     

    5) Dans la pratique de Taijiquan vous devez éviter de gonfler la poitrine, de contracter l’abdomen et de faire sortir les fessiers. Autrement, le Qi s’elancera défavorablement vers le haut et ne retournera pas au Dan Tian. Lorsque le Qi et le sang montent cela ressemble à un arbre sans racines, le coeur et les reins n’agiront pas conjointement, le feu et l’eau ne seront pas régulés, et le Yin et le Yang ne s’harmoniseront pas. Au bout d’un certain temps, cette situation affectera votre santé.

     

    6) Lorsque vous pratiquez une forme, vous ne devez pas vous visualiser en train de combattre un adversaire, en cherchant à obtenir un rapide succès dans votre pratique. Visualiser cela, amènerait votre esprit et votre Qi à se disperser.Les émotions de bravoure et de haine obscurciront la paix du cœur. De plus, cela pourrait amener par un entraînement trop dur, pendant longtemps, à ce que les mouvements qui donnent de la vigueur se transforment en une activité épuisante.La phase d’éducation et de croissance deviendrait donc fatigante et délétère pour la santé. Par une pratique continue de la sorte, 5 épuisements et 7 blessures sont créés à l’intérieur du corps et dès que la plus petite blessure est infligée, elle constitue déjà un dommage majeur ! L’étudiant doit se souvenir que si le Qi est doux et le pouvoir vivant, le cœur est vide et le Dan Tian plein, alors le Dao naîtra spontanément. Maintenue pendant longtemps, une telle condition amène le corps à la santé et à l’accomplissement de l’art.

     

    7) Pour bien pratiquer le Taijiquan, vous devez comprendre la théorie des méridiens. Les méridiens trouvent leur source dans les organes internes et se propagent dans tout le corps. Lorsque les méridiens sont libres de toute obstruction, il n’y a pas de maladie.

     

    Le Qi a pour origine le Dan Tian (la Mer de Qi) et se répand à travers les méridiens, s’entoure et spirale autour de la taille et de la colonne vertébrale, passe à travers les reins pour se disperser sur tout le corps et les extrémités, et finalement retourner au Dan Tian. Les théories du Yin et du Yang, du Taiji et des méridiens sont complémentaires et représentent à la fois le corps interne et externe.

     

    Par la compréhension de ces principes et une pratique diligente, vous pouvez atteindre un niveau de pratique où, l’intérieur et l’extérieur s’unissent, le supérieur et l’inférieur suivent, et tout le corps agit comme une unité. En utilisant le coeur pour mener le Qi, ceci permet au Qi de ne pas s’enfuir du Dan Tian, de se déplacer en douceur et de former une grande resèrve de Qi (lors de l’ouverture le Qi circule à travers tout le corps, tandis que lors de la fermeture il va dans et en dehors des reins. Les méridiens Ren et Du interagissent).

     

    Méthode de pratique basique de Taiji Neigong

     

    Le Qi est composé de très petites particules de substance. Il s’agit des éléments constitutifs du monde. C’est la racine-matrice de toute création et transformation dans l’univers. La naissance, la croissance, le déclin et la mort de toutes choses aimées viennent de la fonction décisive du Qi.

     

    Le fameux auteur de la dynastie Han de l’est (240-40 avt JC.), Wang Chong, écrivit : " le Qi du ciel et de la terre s’unissent, et les myriades de choses existent naturellement." La signification est que le Qi donne naissance à la myriade des choses. Chaque chose sur terre existe du fait de son Qi, ceci est la compréhension élargie du Qi.

     

    Les anciens sages de la Médicine Chinoise écrivirent dans "Le Classique de l’Empereur Jaune sur la Médecine Interne" (entre 800-200 avt JC.) : "Le réchaud supérieur s’ouvre (la poitrine), et disperse les cinq saveurs de la graine, qui fait surface sur la peau et remplit tout le corps, humecte les cheveux, et comme l’irrigation de la rosée du matin, tel est le Qi".

     

    Dans le corps humain il y a trois principaux genres de Qi : le premier est le Qi du ciel antérieur des reins, aussi appelé " Qi Originel (Yuan) ", le second est l’essence du ciel postérieur du " Qi de la nourriture et de l’eau (Gu) ", et le troisième est l’air que nous respirons aussi appelé " Qi Clair (Qing) ". Ces trois genres de Qi mélangés ensemble nourrissent le corps et le maintiennent en bonne santé. Alors que les localisations du Qi et ses origines varient, ces noms varient aussi.

     

    Le fameux médecin de la dynastie des Han (1300-1600 après JC), Zhang Jing Yue, écrivit : "Le Qi en Yang est appelé Yang Qi, le Qi en Yin est appelé Yin Qi, le Qi dans l’estomac est le Qi de l’estomac, le Qi dans la rate est le Qi de la Rate, le Qi à l’intérieur du corps est le Qi Nutritionnel, le Qi en dehors du corps est le Qi de Protection, dans le réchaud médian il est appelé Qi du Milieu (Zhong), dans le réchaud supérieur Qi Ancestral, dans le réchaud inférieur Qi Originel (Yuan)."

     

    Ci-dessous vous trouverez différents types de Qi, leur relation étroite et leurs fonctions avec le Taiji et le Qigong.

     

    1) Le Yuan Qi est le Qi Originel ; il est l’origine de la vie. Le Qi Originel inclut le Yang Qi originel et le Yin Qi originel. Le Qi Originel acquière ces qualités de la phase du ciel antérieur ; il naît dans l’essence de la transformation du Qi du ciel antérieur. Cette essence de Qi vient au foetus dans la matrice de ses parents. Le Qi Originel est dépendant du bon fonctionnement du Qi Nutritionnel du ciel postérieur. Il dépend des trois réchauds et de leur fonction de dispersion pour atteindre les organes et tout le corps. Il s’agit du soutien primordial de la naissance et de la croissance du corps humain. Les organes internes sont complètement dépendants du Qi Originel pour bien fonctionner. Si le Qi Originel est ample, les organes fleuriront et le corps sera en bonne santé. Si le Qi Originel est déficient, le Qi des organes déclinera et la maladie sera contractée. Le but de la pratique du Taiji et du Qigong est de compléter le Qi Originel pour renforcer sa racine.

     

    2) Le Zhen Qi (Qi Véritable) est aussi appelé Zheng Qi (Qi). Le classique "Pivot Miraculeux" déclare : " Le Véritable Qi reçu du ciel et le Qi de la nourriture, et pénètre tout le corps ". Comme nous le voyons le Véritable Qi vient d’un mélange du Qi du ciel antérieur et de celui du ciel postérieur, c’est la force qui met en mouvement la vie. Le Qi du ciel antérieur est la substance qui soutient la vie de tous les jours. Les Qi du ciel antérieur et postérieur sont interdépendants et complémentaires. Le Qi Véritable est aussi appelé Qi Ascendant. Le Qi Ascendant est un nom résumé pour la force de vie ; il dénote aussi la résistance du corps aux maladies. Comme le "Classique de Médecine Interne" le déclare : " Lorsque le Qi Ascendant est à l’intérieur, les facteurs Pathogènes ne peuvent agir."

     

    3) Le Ying Qi (Qi Nutritionnel) est créé par la nourriture et la boisson, il trouve son origine dans l’estomac et la rate, puis entre dans les vaisseaux sanguins. C’est une partie intégrante du sang. Il circule avec le sang à travers tout le corps. A côté de sa fusion avec le sang, le Qi Nutritionnel a la fonction de nourrir le corps entier, d’où son nom.

     

    4) Le Wei Qi (Qi de Protection) a pour origine le réchaud inférieur des reins. C’est le Yang Qi dans les reins qui lui donne naissance. Les fonctions du Wei Qi sont de réchauffer les muscles, humidifier la peau, enrichir la chair et contrôler les pores de sudation. Il régule la sudation et renforce l’extérieur. Comme il a la fonction de protéger le corps de facteurs pathogènes externes, il est appelé Qi de Protection.

     

    5) Le Zong Qi (Qi Ancestral) est une combinaison de la graine d’essence de Qi et de Qi clair que nous inspirons. Le Zong Qi a deux fonctions principales, l’une est de réguler la respiration et la voix, l’autre est de pénétrer le coeur et les vaisseaux sanguins pour réguler le sang et le flot du Qi. Par son rôle de régulateur de la chaleur et du froid, de la réactivité et du mouvement musculaire, il a une influence majeure. Le Zong Qi naît dans les poumons et est emmagasiné dans la poitrine. C’est le lieu d’origine pour le transport du Qi dans le corps.

     

    Les sortes de Qi ci-dessus mentionnées sont à l’intérieur de chaque personne depuis le jour de leur naissance. L’ancien a dit : " L’Homme est au milieu du Qi et le Qi est à l’intérieur de l’Homme, il y a le Qi donc il y a l’Homme".

     

    Zhuang Zi a déclaré :" la naissance de l’Homme est la condensation de Qi. Le Qi se condense et donne naissance à la vie, le Qi se disperse et cause la mort". Si vous souhaitez préserver votre santé, vous devez mettre vos efforts dans les principes du Qi. Dans le corps humain " la forme du sang naît du Qi sans forme. Lorsque la forme du sang ne peut être créée, le Qi sans forme doit être stabilisé".

     

    Le processus de la pratique de Taiji-Qigong est un procédé d’équilibrage et d’action de nourrir. Les différents genres de Qi suppléent au Qi du ciel postérieur et soutiennent le Qi du ciel antérieur. Le Yin et le Yang sont en harmonie, le corps et les organes sont en bonne santé, naturellement.

     

    La pratique du Qigong est la fondation de celle du Taijiquan. Pour être capable de bien pratiquer le Taijiquan, l’étudiant doit en premier exercer ses talents de Qigong de façon diligente. Lorsque les talents de Qigong du pratiquant sont déployés, sa pratique de Taijiquan utilisera naturellement le vaste Qi Ascendant de l’univers.

     

    Peu importe quel exercice est choisi, avant que le pratiquant ne débute, il doit en premier lieu se nettoyer des sept émotions et des six désirs.

     

    Les sept émotions : la gaîté, la colère, le souci, le caractère pensif, la tristesse, la peur et l’état de choc sont très reliées au comportement du Qi.

     

    La gaîté ralenti le Qi ; Une gaîté excessive ralentira le Qi, le rendant non lié et cassé. La colère fait monter le Qi et endommage le foie ; Le foie emmagasine le sang et le Qi est son Général. Lorsque le Qi du foie monte de façon contraire, le sang se précipite vers le haut et cause un vomissement de sang. Quand le Qi du foie attaque horizontalement la rate, celle-ci perd sa capacité de transport du Qi de la nourriture, ce qui en retour entraîne une rétention de la nourriture et la diarrhée.

     

    Le souci et le caractère pensif obstruent le Qi ; Le souci blesse la rate, le caractère pensif endommage l’estomac.

     

    Etre pensif concentre l’esprit qui au bout d’un certain temps, causera la stagnation du Qi à l’intérieur, la rate et l’estomac perdront leurs fonctions de digestion.

     

    Par la tristesse le Qi est consumé ; La tristesse blessera la régularité de la respiration, le Qi stagnera et ne s’écoulera pas à travers les canaux naturels, la stagnation donnera naissance à un réchauffement, qui en retour consumera le Qi.

     

    La peur entraîne le Qi vers le bas ; La peur blesse les reins et peut causer une perte de contrôle sur la fonction d’uriner et de déféquer.

     

    Le choc amène le Qi dans le chaos ; Le choc blesse le coeur, le coeur emmagasine l’esprit. Le choc va amener l’esprit au désarroi, tandis que le Qi du coeur est disséminé et l’esprit n’a plus de place où résider.

     

    Les sept émotions ci-dessus visées peuvent endommager votre Qi, vous devez donc vous préserver d’elles avec certitude. Avant la pratique de Qigong, l’étudiant doit calmer son coeur, et laisser le coeur et l’esprit s’unifier en une seule unité. Bien droit et non maladroit, respirez naturellement, la pointe de la langue touche la partie supérieure du palais, les lèvres sont légèrement closes, vous écoutez et regardez en vous, et contenez la lumière en silence. L’esprit et le souffle se synchronisent ensemble et l’intention garde le Dan Tian.

     

    Dans les circonstances suivantes vous ne devriez pas continuer votre pratique de Qigong : en cas de maladie mentale, lorsque les éclairs et la foudre frappent, en cas de conditions de fumée ou poussiéreuse, de constante colère, de souci et d’anxiété, lorsque vous avez attrapé froid ou si vous êtes intoxiqué(e).

     



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  • « Le Taijiquan avec ou sans Qi » / par Yaron Seidman 

     

     

    Le Taijiquan est un art martial qui s’appuie sur la puissance intérieure.

    L’évolution documentée du Taijiquan aux 18ème et 19ème siècles n’a pas marqué la division du Taijiquan en des écoles différentes.

    Ce n’est que dans les cent dernières années qu’une distinction a été faite entre le Taijiquan d’une famille et celui d’une autre.

    Dans les temps anciens la quête de tout pratiquant de Taijiquan était unique : " Atteindre le vrai Gongfu", qui signifie atteindre un très haut niveau dans les arts martiaux. Sous cet angle tous les pratiquants de Taijiquan étaient unis dans l’atteinte du même but.

    De fait, tous les pratiquants des écoles d’arts martiaux de Chine poursuivaient la même quête.

    A la fin du 19° siècle et au début du 20° siècle le monde des arts martiaux en Chine a subit une transformation. La société Chinoise a connu un changement au tournant du siècle qui amena en réaction au déclin de la dynastie Qing, le développement d’une influence majeure à l’étranger et le soutien de la montée du Gouvernement Républicain de Sun Yatsen.

    A cette époque, les Chinois passaient d’un modèle d’observation unifié à celui de définitions claires et distinctes des choses observées. Les termes "Arts Martiaux" et "Taijiquan" devinrent de grandes catégories qui devaient être divisées en de plus petites structures ou cellules. Les différents styles de Taijiquan furent nommés du nom des grands maîtres et de leurs familles qui préservèrent l’art.

    Le style Yang fut appelé ainsi d’après la famille Yang et le style Chen du nom de la famille Chen, etc. Ce ne fut jamais le grand maître du style qui désigna son propre style de son nom, ni même son fils qui le fit.

    Pour eux, la pratique du Taijiquan constituait une véritable voie d’accomplissement, une réalisation de la maîtrise dans les arts martiaux et dans leur vertu. Une distinction entre les différentes écoles a vu le jour sous l’impulsion de personnes extérieures, de celles qui ne pratiquaient pas l’art.

    Comme l’observateur moyen avait vu des démonstrations de Taijiquan par divers pratiquants qui semblaient très différentes, il les classa selon des styles différents. Les initiés (les disciples et les étudiants proches) étaient toujours très conscients de la nature interne du Taijiquan, et ainsi, ils étaient moins impressionnés par les mouvements externes.

    Dans le livre "Applications et Méthodes du Style Chen Taijiquan" la fameux expert de Chen, Hong Junsheng, écrivit : "Lorsque nous regardons les photos de Chengfu démontrant ’Da Lu’, le pouvoir d’enracinement dans sa posture du cheval est parfait. Il n’est pas différent du style Chen".

    Dans les deux dernières décennies un sujet de controverse majeur a été soulevé et débattu, divisant encore plus les écoles de Taijiquan. Pour le citer : « y a-t-il du Qi (chi) ou non dans le Taijiquan ? ». Cette question illusoire a causé beaucoup de confusion dans les cercles du Taijiquan.

    Une école "Croît" au Qi comme une partie intégrante du Taijiquan, alors que l’autre école est « convaincue » par le Taijiquan scientifique et les mécanismes du corps. Dans cet article nous explorons les écoles apparemment différentes et comment peut-on combler le fossé qui les sépare.

    Tout d’abord, nous allons décrire ce qu’est le Taijiquan scientifique. Le Taijiquan scientifique est la mise en application de la théorie des mécanismes dans les mouvements du corps, tout autant que l’usage de la physique de ces mécanismes dans la mise en œuvre des poussées de mains. De cette façon, l’étudiant peut apprendre clairement comment un mouvement « correct » multipliera plusieurs fois sa puissance à la différence d’un mouvement « incorrect ».

    L’application d’un angle correct ou d’une direction donnée est requise pour obtenir l’exécution d’un mouvement avec des résultats optimum.

    Lorsqu’il apprend cela de manière adéquate, l’étudiant prend l’avantage par des méthodes d’effet de levier, et avec une petite quantité de force il a un impact puissant sur un adversaire.

    Un exemple de cet "Effet de Levier" est l’emploi d’une perche pour déplacer un rocher.

    Lorsqu’une personne essaye de déplacer le rocher avec ses mains, il est trop lourd à bouger. Cependant, par l’emploi de l’effet de levier de la perche, il est aisé de déplacer le rocher.

    L’emploi de méthodes scientifiques dans le Taijiquan est de la plus haute importance, et explique la grande puissance du Taijiquan. L’analyse complète des mécanismes du corps et de l’effet de levier dans le Taijiquan est au-delà du champ de cet article. Toutefois, cette introduction préalable était nécessaire.

    La deuxième école de Taijiquan est " l’Ecole du Qi ". Cette école reconnaît le pouvoir du « Qi Interne » dans le Taijiquan, et passe ainsi beaucoup de temps à accroître et entraîner le Qi. Alors que le manque de connaissance à propos du Qi en occident était la cause principale de la division entre ces deux écoles, la tendance à diviser a aussi été un facteur aggravant de cette division. Dans la compréhension largement répandue aujourd’hui du Qi existe une méprise de ce qu’est réellement le Qi, et de la part qu’il a dans la pratique du Taijiquan.

    Le Qi est "Mouvement". Cependant, il est un mouvement très spécifique. Il est contraire à la croyance commune que le Qi est une sorte d’énergie matérielle telle que l’électricité (les atomes et les électrons). Ce soi disant "Mouvement" est l’opposé de la matière physique. Il est toutefois difficile de le décrire comme un mouvement, car le lecteur pourrait l’associer à un mouvement corporel, ou un déplacement opposé à la quiétude.

    La compréhension de ce mouvement vient de textes Chinois classiques comme les "Les Classiques Internes de la Médecine de l’Empereur Jaune", "La Compilation Complète de Jing Yue" etc.

    Les classiques le définissent ainsi : " Hélas ! Le Qi est Xi Sheng". Xi signifie état de quiétude/ néant/ non-action, alors que Sheng signifie action/ création/ prospérité. Le Qi est une description de "Rien n’Arrive" tout autant que "Toute Chose Arrive". Le Qi est l’action et la non-action de chaque chose dans cet univers. Cependant, il est aussi écrit : " Le Qi est l’origine de la myriade des choses".

    Dans le monde physique, la substance (forme) et le Qi sont Yin et Yang respectivement.

    Prenez par exemple un arbre : le Tronc, Les Feuilles et les Racines sont la substance, tandis que la Croissance vers le Haut, la Poussée de Branches et le Changement des Couleurs des Feuilles sont tous du Qi. Le Qi (mouvement) et la substance créent la vie.

    La meilleure façon d’expliquer le Qi dans la pratique du Taijiquan est par une métaphore. Deux arbres semblables grandissent côte à côte. Tandis que dans des conditions normales ils se comportent de la même manière, lors d’une sécheresse, l’arbre dont le Qi est le plus fort enverra ses racines plus profondément dans le sol pour atteindre l’eau sous terre. Cet arbre survivra tandis que l’autre non. La même chose est vraie pour le Taijiquan.

    Lorsque deux adversaires entrent en conflit, celui dont le Qi est plus profond sera dans une position avantageuse. Traditionnellement cela est appelé "Gong". Il est vain de croire que le Qi dans le Taijiquan signifie la capacité d’exercer une force énergique telle que l’électricité. La pratique du Qi est l’habileté de se surpasser en force et talent vers un niveau plus haut et subtil.

    Exactement de la même façon que l’arbre peut se surpasser en approfondissant ses racines. De fait, chaque arbre peut approfondir ses racines, et cependant, certains peuvent avoir plus de talent. Avec cet exemple, le lecteur devrait apprendre que l’entraînement correct de la force est le fondement, tandis que l’approfondissement de celui du Qi est la voie réelle vers l’excellence.

    Lors de l’étape initiale de la pratique du Qi, l’étudiant ne sera pas capable d’utiliser le Qi dans les poussées de mains.

    Il est aussi vrai dans l’école scientifique qu’un débutant aura de grandes difficultés à appliquer l’effet de levier sur un adversaire. La raison pour laquelle les débutants de chacune des écoles échouent est la recherche unique de la "Force" (Li) ou son manque.

    Dans la plupart des écoles actuelles de Taijiquan les pratiquants croient que le Taijiquan est purement interne et négligent intentionnellement la recherche de la "Force" (Li). En réalité l’étude de la "Force" pour les débutants est de la plus haute importance.

    Mes deux grands enseignants, Hong Junsheng et Feng Zhiqiang, tous deux experts en Chen avec des points de vue différents sur le Taijiquan, parlent de la même chose.

    Hong Junsheng a écrit dans son livre : "Quatre onces l’emportent sur mille "pounds" est une phrase superlative et ne signifie pas forcément la quantité exacte de quatre onces et de mille "pounds". Cela signifie qu’une petite force peut vaincre une plus grande. Cela peut être obtenu par l’étude et la maîtrise de la "Force" (Li). (NDT : une livre ou pound équivaut environ à 500 grs).

    Dans l’histoire, de grands maîtres comme Wu Yuxiang (le fondateur du style Wu) pouvait soulever trois cents "pounds" au-dessus de sa tête. Hao Weizhen (le fameux promoteur du style Wu/Hao) pouvait soulever plusieurs centaines de "pounds".

    J’ai été témoin lorsque mon enseignant, Chen Fake, a soulevé par dessus sa tête mon frère de Taiji, Li Jianhua, qui pèse plus de deux cents "pounds". Avec tout cela j’ai réalisé qu’avoir la "Force" (Li) n’est pas une chose mauvaise en soi. Il s’agit d’étudier scientifiquement comment l’employer" (Hong Junsheng-Chen Shi Taijiquan Shiyong Quanfa).

    Mon grand maître Feng Zhiqiang lors de l’une de mes visites chez lui m’a dit : " La connaissance du Qi et de la puissance intérieure (Jin) est essentielle pour atteindre un haut niveau de Taijiquan, et cependant, sans l’étude de la "Force" (Li) en premier, les deux ensemble ne pourront jamais entrer en jeu".

    Ces deux grands maîtres conclurent que l’étude de la"Force" est la fondation de l’expertise martiale du Taijiquan.

    L’étude de la "Force" (Li) signifie :

    1. Comprendre ce qu’est la "Force". "Li"- la force musculaire externe.

    2. Comment pratiquer et développer la force musculaire d’une manière adéquate - sans se blesser. Un exercice courant est de secouer une perche, où le pratiquant pousse en avant une perche flexible, la ramène et la secoue vers le bas, tout cela dans un mouvement spiralé.

    3. Lier la force musculaire. Par exemple maîtriser la force d’un bras, puis apprendre à accroître la force externe du corps en liant les forces du bras, de l’abdomen, du dos, des jambes et des genoux.

    4. Après une période de temps approfondie de cet entraînement de base ou fondateur, apprendre comment dissoudre une force entrante avec sa propre force.

    5. Sentir la différence entre être solide et résistant, entre être élastique et raide vis-à-vis d’une force entrante.

    6. Après avoir franchi les étapes précédentes, l’étudiant diligent devrait rechercher à apprendre les mécanismes du corps et du Qi.

    Toutes les phases précédentes doivent être encadrées par un enseignant expérimenté, afin d’éviter de graves blessures ou le mauvais usage de la force brute. Cette dernière créera à la longue de mauvaises habitudes et gênera le développement d’une réelle expertise en Taijiquan. Elle compromettra aussi votre santé à terme. Les niveaux 3 à 5 sont axés sur les mains, sur les enchaînements de poussées de mains avec l’enseignant.

    Les mécanismes du corps recouvrent une théorie ce qui est assez acceptable par les pratiquants occidentaux.

    En revanche, les théories du Qi sont moins accessibles pour un occidental, et ce, pour diverses raisons. Tout d’abord, les théories du Qi proviennent de l’ancienne culture Chinoise qui est relativement nouvelle pour nous.

    De plus, il existe des barrières de langue ainsi que des divergences mentales entre les occidentaux et les érudits Chinois. Au niveau du mental, il y a une différence entre le mode de pensée linéaire et sphérique, ce qui sera expliqué un peu plus loin dans cet article.

    Toutefois, avant de continuer l’exploration des deux écoles, nous allons nous attarder un peu plus sur le concept du Qi.

    Le Qi est une description d’un mouvement. Pour la suite de cet article nous l’appellerons "Mouvement Beta".

    Le "Mouvement Beta" signifie le mouvement dans toute chose et chaque chose qui existe. Tout type de mouvement, qu’il soit petit ou grand reflète la vie. Cela peut être un mouvement très petit et lent, comme celui d’une pierre qui se transforme chaque million d’années. Cela peut être un mouvement grand et rapide, comme dans un ouragan. Tous sont des mouvements du Qi.

    C’est le côté ’Petit contre Grand’ et ’Rapide contre Lent’ de chaque mouvement qui donna naissance à la dualité et à la relativité dans toute chose. Une dualité appelée ’Yin et Yang’. Le ’Yin et Yang’ est une description du "Mouvement Beta". Yin décrit le petit et le lent, tandis que Yang le grand et le rapide.

    Jusqu’à present nous avons discuté et représenté le "Mouvement Beta" par une explication linéaire. En réalité, le "Mouvement Beta" est sphérique. Alors que nous voyons tous les mouvements comme grand ou petit, lent ou rapide, le Qi est premier et plus important encore, il se déplace vers le dedans et l’extérieur à la fois.

    Une analogie du "mouvement Dans et Dehors" est l’image d’un ballon qui se contracte et grossit. Le "Mouvement Beta" est un mouvement de condensation et de dispersion. Come l’a écrit Zhuang Zi, " Lorsque le Qi se condense, la vie apparaît et lorsque le Qi se disperse, la mort vient".

    C’est le "Mouvement Beta" qui se concentre pour donner forme et se disperse pour dissoudre la même forme. L e concept "d’Expansion et de Contraction" dans le Taijiquan décrit aussi cette idée. Dans le Taijiquan, le Qi retourne au Dantian (le centre d’Energie dans le bas de l’abdomen) et sort du Dantian dans chaque mouvement extériorisé.

    Lorsque vous initiez un mouvement, pour sortir du Dantian, le Qi s’étend vers les quatre membres. Alors que vous vous relaxez, le Qi retourne au Dantian. Chaque mouvement est un cycle de sortie et de retour en soi. A la différence de l’analogie avec le ballon, lorsque le Qi goes sort du Dantian, c’est une condensation du Qi dans le corps. Et alors que le Qi revient dans le Dantian, c’est une dispersion du Qi qui se produit dans le corps (le Qi se retire des membres pour aller dans le Dantian).

    Ainsi, quand le Qi sort du Dantian, le mouvement prend une forme. Et lorsque le Qi revient dans le Dantian, la forme se dissout. Le "Mouvement Beta" est un synonyme pour la création d’une transformation. C’est la compréhension qui porte ses fruits dans la pratique du Qi en Taijiquan.

    L’étudiant du Qi doit pratiquer très dur pour engendrer le "Gongfu", exactement de la même façon que doit le faire l’élève de l’école scientifique. Un mouvement est crée par l’expansion du Qi, et la manière dont un mouvement se dissout et se transforme est par la contraction du Qi. Et cependant, l’expansion et la contraction du Qi, en elle-même, ne produira pas l’expertise martiale. Il en va de même pour l’exploration seule des théories scientifiques.

    Voici quelques exercices pour accroître le Qi :

    a. Saisir le Qi : étirez vos deux mains au-dessus de votre tête avec les pieds écartés de la largeur de vos épaules. Fermez les poings comme si vous saisissiez le Qi du ciel, tirez légèrement vers le bas avec cette intention à l’esprit, amenant le Qi dans le Dantian supérieur au niveau du front puis vers le bas, dans la poitrine. Ouvrez les paumes de vos mains et pressez vers le bas le long de chaque côté de votre corps, pour ramener le Qi au niveau du Dantian médian (le bas de l’abdomen). Répétez l’exercice 36 fois.

    b. Collecter le Qi : depuis les deux côtés de votre corps, étirez vos mains vers le devant - à 60 cm devant votre nombril. Comme si vous collectiez le Qi de la nature, poussez-le vers et dans le Dantian médian avec cette intention à l’esprit. Répétez 36 fois.

    c. Posture Statique : tenez vous debout avec les pieds espacés de la largeur de vos épaules. Les deux mains relâchées à 18 cm devant le Dantian médian. Déplacez légèrement votre poids d’un pied vers l’autre. Maintenez le corps bien droit. Guidez votre attention depuis l’un des pieds vers le haut au Dantian et puis vers le bas jusqu’à l’autre pied.

    Avec de tels exercices, l’étudiant apprend à s’adapter aux changements dans le "Mouvement Beta".

    Lorsque deux adversires entrent en contact, l’initiative d’un mouvement par A crée une expansion de Qi dans la sphère qui l’entoure. Reçue correctement, cette expansion va aider B à vaincre A. C’est ici que toutes les théories sur les mécanismes du corps ne vont pas être très opératives, à moins que B ait accompagné et se soit adapté au mouvement de A, à l’instant le plus opportun .

    Cette idée est exprimée dans la tournure : "Lorsque tu ne te déplaces pas, je ne me déplace pas non plus, et lorsque tu souhaites te déplacer, je prends l’initiative de bouger". C’est la raison essentielle, sous-jacente à l’entraînement du Qi, afin obtenir l’expertise martiale.

    Dans la même symbolique, l’usage correct des mécanismes du corps est exprimé dans la phrase "Emploie quatre onces pour vaincre mille pounds".

    L’exemple ci-dessus signifie avoir un meilleur "timing" du fait de l’entraînement du Qi.

    Un autre exemple est lorsque A donne un coup de poing à B. B s’adapte à celui-ci et le déjoue par une quelconque technique choisie- en faisant une rotation sur le côté, une révolution ou une rotation du bras, etc.

    Il faut souligner ici qu’une personne dans la moyenne peut réagir à un coup de poing allant à 32 km/h, un étudiant entraîné en arts martiaux peut le contrôler à 64 km/h, alors qu’un expert martial qui a eu un entraînement correct en Qi, peut réagir à un poing allant à 128 km/h. La différence entre ce dernier et les deux précédents est une forme d’anticipation plutôt que de réaction, où ce dernier est une action effective de B avant que A ne déclenche son coup de poing. Avant même le mouvement de A, aussitôt qu’il pense donner un coup de poing, c’est la sensation du Qi que B perçoit.

    C’est pourquoi un maître exceptionnel de Taijiquan peut donner un petit coup (apparemment) légèrement de sa paume, d’entrée de jeu, sur un coup de poing à pleine puissance, et faire rebondir violemment son adversaire en arrière. C’est la combinaison de la maîtrise de sa propre force, de celle de son adversaire et de la sensation anticipative du Qi, qui lui permet de localiser dans le temps et l’espace la zone de contact optimale.

    C’est à travers l’exploration des ’Mécanismes du Corps’ qu’une profonde compréhension du "Mouvement Beta" naîtra dans la pratique. De même, par l’étude du Qi, les ’Mécanismes du Corps’ s’approfondiront.

    C’est pourquoi dans tous les classiques du Taijiquan les maîtres ont parlé du Qi et en même temps appliqué les ’Mécanismes’. De fameux maîtres de Taijiquan tels que Chen Fake, Yang Chengfu, Wu Yuxiang, Sun Lutang et Hu Yaozhen pour n’en citer que quelques uns, parlaient tous du Qi et utilisaient à la fois d’excellentes routines de corps. L’intégration des deux mène à une expertise suprême dans les arts martiaux, tout en apportant de nombreux bénéfices à notre santé et une haute vertu morale.

    En tant que pratiquants du Taijiquan nous devrions tous porter le flambeau de l’héritage de nos maîtres et explorer à la fois tous les aspects du Taijiquan : les mécanismes ou routines du corps et le Qi, les intentions au niveau physique et mental, le Yin et le Yang.


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