• Applications thérapeutiques - Taïji Quan

     

    Applications thérapeutiques

     

    Beaucoup d’études rendent compte des bienfaits de la pratique du tai-chi pour diverses affections. Cependant, sauf en ce qui concerne la réduction des risques de chutes chez les personnes âgées, on constate souvent un manque de cohérence, un nombre insuffisant de participants et diverses lacunes méthodologiques dans les études. Cela explique en grande partie que son efficacité ne se classe généralement que comme possible ou incertaine.

     Réduire le risque de chute et améliorer l’équilibre des personnes âgées. Il s’agit des bénéfices du tai-chi les plus solidement documentés dans la littérature scientifique. Ainsi, une étude clinique randomisée, publiée aux États-Unis en 2005, a comparé l’efficacité d’un programme de tai-chi à un programme d’étirement et de relaxation chez 256 individus âgés de 70 à 90 ans. Pendant six mois, la moitié d’entre eux ont pratiqué le tai-chi trois fois par semaine, les autres ont fait des étirements et des exercices de relaxation au même rythme. Les patients du groupe de tai-chi ont chuté moins souvent (38 chutes contre 73) et ont augmenté leur vitesse de marche. De plus, leur équilibre s’est amélioré et ils ont affirmé ressentir une plus grande confiance au cours de leurs déplacements.

     Améliorer le sommeil. En 2004, une étude clinique randomisée a comparé l’effet du tai-chi à des techniques de relaxation (étirements et contrôle de la respiration) sur la qualité du sommeil. Cent seize personnes de plus de 60 ans, souffrant de troubles du sommeil d’intensité modérée, ont participé trois fois par semaine, durant six mois, à des séances d’une heure de tai-chi ou de relaxation. Les participants du groupe de tai-chi ont rapporté une baisse du temps nécessaire pour s’endormir (de 18 minutes en moyenne), une augmentation de leur durée de sommeil (48 minutes en moyenne) ainsi qu’une réduction des périodes de somnolence diurne.

     Réduire certains symptômes de l’arthrite rhumatoïde. En Chine, le tai-chi est reconnu depuis plusieurs siècles comme un traitement efficace de l’arthrite rhumatoïde. Selon les auteurs d’une revue systématique publiée en 2004, basée sur quatre études contrôlées randomisées incluant 206 participants, la pratique du tai-chi peut apporter une amélioration de l’amplitude de mouvement des membres inférieurs, particulièrement aux chevilles. Ils soulignent également que le tai-chi n’aggrave pas les symptômes de l’arthrite rhumatoïde, ce qui peut survenir durant la pratique d’exercices plus intenses. Par contre, le tai-chi n’a eu aucun impact cliniquement significatif sur l’aisance dans les activités quotidiennes, la douleur et le gonflement des articulations, ou l’amélioration globale évaluée par le patient.

     Améliorer la capacité aérobique. Publiée en 2004, une méta-analyse a regroupé sept études cliniques (344 participants) traitant de l’effet du tai-chi sur la capacité aérobie. Les résultats indiquent que les individus exerçant régulièrement le tai-chi développent une meilleure capacité aérobie (pic VO2) que des adultes sédentaires. D’autre part, un essai clinique préliminaire, réalisé auprès de trente sujets souffrant d’insuffisance cardiaque chronique, a comparé sur 12 semaines l’efficacité d’une technique de réhabilitation classique à un programme de tai-chi en complément des soins habituels. Les résultats indiquent une amélioration significative de la qualité de vie et de la capacité aérobie (pic VO2 et vitesse de marche).

     Promouvoir la santé mentale. Une revue systématique de cinq essais cliniques de qualité variable a démontré que les gens pratiquant le tai-chi présentaient des améliorations significatives selon plusieurs indices de bien-être psychologique (dépression, détresse psychologique, satisfaction de la vie, perception de la santé) comparativement à un groupe témoin.

     Réduire l’ostéoporose. Une étude clinique randomisée, réalisée à Hong Kong, indique que le tai-chi réduirait la perte de densité osseuse chez les femmes ménopausées depuis au moins 10 ans. Cependant, l’étude ne permet pas d’extrapoler les résultats à la population occidentale. De plus, on ne sait pas si ces résultats sont attribuables, de façon spécifique, à cet art martial ou à l’effet de l’exercice en général.

     Soulager l’arthrose. En 2003, un petit essai clinique randomisé a été mené auprès de 43 femmes de plus de 55 ans souffrant d’arthrose. Elles ont pratiqué le tai-chi hebdomadairement durant douze semaines, ou ont été assignées à un groupe contrôle. On a constaté des changements positifs significatifs quant à la perception de la douleur, de la raideur articulaire, de l’équilibre et de la force des muscles abdominaux chez les sujets pratiquant le tai-chi.

     Réduire les symptômes de la fibromyalgie. Les résultats d’un projet pilote, réalisé en 2003 auprès de 39 personnes, suggèrent que le tai-chi pourrait permettre une meilleure gestion des symptômes de la fibromyalgie et augmenter la qualité de vie des patients.

     

    Section Applications thérapeutiques
Recherche et rédaction scientifique : Dr Sylvie Dodin, M.D. et Mathieu Bujold, candidat au doctorat en anthropologie, Chaire Lucie et André Chagnon pour l'avancement d'une approche intégrée en prévention, Université Laval.
Révision : Geneviève Asselin, M.Sc. 

     

     


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